Lucienne
et Etienne PICOT étaient deux instituteurs qui ont beaucoup
marqué la Commune de CHAMPIGNY.
Au début de la seconde guerre mondiale, entourés de
leurs trois enfants, Jean, Catherine et Jacques, ils enseignaient
dans le village de Cudot où ils ont également laissé
un souvenir impérissable.
La famille Picot vint s’installer à Champigny après
la guerre, dont Etienne Picot ne rentrera que très tardivement,
un an après la libération, il avait en effet été
interné sur le front russe.
A leur arrivée, Lucienne Picot prit en charge l’école
des petits (mixte) alors que l’école des garçons
était confiée à son mari Etienne. L’école
des filles était sous la responsabilité d’une
troisième enseignante.
Comme dans beaucoup de Communes à l’époque, le
couple d’instituteurs devint l’auxiliaire le plus précieux
du Maire. Ils devinrent tous les deux secrétaires de Mairie
de Champigny en supplément de leur charge d’enseignants.
C’est ainsi que le soir, après la classe, de nombreuses
reconstitutions de carrières ont été éclaircies
et de fastidieux dossiers municipaux ont été résolus
pendant que les élèves pouvaient rester dans leur classe
pour bénéficier des aides précieuses de M. et
Mme PICOT.
Ils n’épargnaient aucun effort pour accompagner leurs
élèves le plus haut possible dans leurs études,
leur classe était même ouverte pendant les vacances d’été.
Quel camouflet pour Monsieur Picot, si l’un de ses élèves
n’obtenait pas son certificat d’études ! Encore
aujourd’hui, on ne peut pas imaginer que cela ait pu arriver
! D’ailleurs, c’est souvent que la première place
du canton revenait à l’un de ces gamins formés
sur les bancs de Champigny.
C’est dans les années 60 qu’arriva la fin de carrière
que Monsieur Picot terminera dans un collège de Sens.
Mais quelle occupation croyez-vous que Lucienne et Etienne PICOT aient
pu choisir pour leur retraite bien méritée ?
Jusqu’à leur disparition, Madame PICOT s’occupait
des plus petits dans sa cuisine pendant que mijotait le repas. La
lecture, les additions, les tables et les récitations, le menu
était complet et varié.
Lui, Monsieur PICOT, trônait tous les soirs à la table
de la salle à manger sur laquelle les collégiens venaient
compléter leur bagage en algèbre ou en géométrie.
Le samedi était plutôt réservé aux lycéens,
qui toujours assis à la même place face au jardin, venaient
se nourrir de philo ou d’intégrales.
On comprend naturellement qu’une école porte le nom de
ce couple d’enseignants d’exception.
Très
respectueusement,
Jean-Claude BRUNEL