CHAMPIGNY SUR YONNE

Maurice SIZAIRE

Remerciements à M. André COLSON

ancien garde champêtre de Champigny

 

A 92 ans, Maurice SIZAIRE pionnier de l'automobile, vient de s'éteindre à Champigny (Yonne)

De Parly, hameau du Petit-Arran, où il vit dans son musée personnel des vieilles voitures, M.Germain Lambert, qui fut lui même industriel et constructeur à Giromagny, nous adresse cet éloge funèbre d'un grand nom de l'automobile, Maurice Sizaire qui s'est éteint à Champigny (Yonne).

Voici le texte écrit par celui qui fut l'un plus fervent propagandiste des véhicules à moteur. Germain Lambert pense modestement qu'il ne reste plus à sa connaissance que Gabriel Voisin, 89 ans, comme survivant de cette grande époque :

La disparition d'un pionnier

Je viens d'apprendre avec une profonde tristesse la disparition de ce vétéran des débuts de l'automobile qu'était Maurice Sizaire.

Je crois qu'il était le doyen des anciens constructeurs, âgé de 92 ans. Cher maître, simple et cordial à qui j'avais rendu visite il y a quelques mois, qui m'avait si aimablement reçu et avec qui j'avais une aimable correspondance suivie.

Cher homme, pour qui j'ai toujours eu de l'admiration et qui me disait : "Pourquoi m'appellez-vous maître, moi qui n'ai jamais été qu'un petit bricoleur, j'estime que l'inventeur de la pince à linge ou de l'épingle à nourrice étaient des gens beaucoup plus ingénieux que moi..."

Je pense que l'on peut faire un bref historique de ce génial inventeur et réalisateur.

Né à Paris le 29 décembre 1877, il fut dès sa tendre enfance passionné par les tous premiers teufs-teufs (quoique étant le fils d'un négociant de chevaux). La mort prématurée du père l'oblige à gagner sa vie dès l'âge de 14 ans, dans un atelier de dessin chez un architecte.

Il se monta un modeste atelier et avec l'aide de son frère Georges d'un an plus jeune, apprenti tourneur, ils réussirent à construire la voiture qu'il avait rêvé. Elle ne fut terminée qu'en 1897, en travaillant le soir et le dimanche.

C'était un chassis en tube, moteur mono de 100 d'alésage et 110 de course, transmission par courroie plate.

 

Gravure de la Sizaire et Naudin

Enfin, en 1904, avec l'aide de Naudin, tourneur chez De Dion-Bouton, ils exposèrent la première Sizaire et Naudin à l'exposition des petits inventeurs.

Ce chassis ayant reçu un succès considérable, dès ce moment, une société fut fondée et le départ en flêche avec de nombreuses commandes dans le monde entier.

Le duc d'Uzès finença l'affaire et alors les victoires abondent dans les courses en battant les grandes marques. Ces succès sont toujours retentissants dans l'histoire de l'automobile dont : 1906 et 1907, coupe des voiturettes avec moteur mono de 100x150 ; 1908 encore mais avec un moteur de 100x250 (bielle de 450 mm de long) : 1.Naudin ; 2.Sizaire, devant Goux, sur Peugeot ; 4. encore une Sizaire. De nombreuses courses de cotes et en 1937. Naudin, premier à la Targa Florio. En 1908, record du monde des 100 milles à Broocklands, etc.

Ils furent les premiers à utiliser des pistons en aluminium, inventeurs des soupapes avec arrêt à demi coquilles coniques, moteurs à culbuteurs avec arbres à cames à profil variable, etc.

Puis vint la discorde dans la société et la mort de Naudin. Cette affaire était pourtante importante puisqu'en 1912 le capital était de 2 000 000 de francs or (soit un milliard d'anciens francs...La France était riche...)

Comme tous les grands constructeurs, il y avait le magasin d'exposition, avenue des Champs-Elysées. Alors se fonda en 1913, avec un anglais, la sociéte Sizaire-Berwick produisant de très belles automobiles. Voiture dénommée "la Rolls du pauvre"...

 

1914 mit fin à la construction par suite du départ aux armées des deux frères. Maurice, chauffeur du général Franchet d'Esperey et Georges conduisant Poincarré. Les premières Sizaire et Naudin possédaient déjà depuis 1906 les roues indépendantes, aussi à la reprise après la guerre, en 1920 les deux frères construisirent les célèbres "Sizaire-Frères" aux quatres roues indépendantes (qui ont fait des petits...). La direction à crémaillère fut copiée par Citroën en 1935 le lendemain du jour où le brevet tombait dans le domaine public. D'autres dispositifs furent emportés en Amérique.

 

Grand à été mon étonnement de savoir que ce grand créateur, qui a eu de nombreux imitateurs, n'avait pas mérité la Légion d'honneur. Il est vrai qu'il ne chantait pas de "goualantes" à la télé, ne courait pas à vélo et ne faisait pas de ski...

Ruiné, Maurice Sizaire entra comme technicien chez Técalémit en 1933 qu'il quitta avec les regrets de cette maison en 1960 à l'âge de 83 ans...Il vient de terminer sa vie à Champigny-sur-Yonne, paisiblement avec la peinture, son dernier passe-temps favori.

Sa disparition en 1969 s'est faite sans bruit, car on n'en a même pas parlé à la T.S.F. ce qui aurait été fait pendant pusieurs jours de suite s'il avait été acteur de cinéma...

Germain LAMBERT, ancien constructeur.

 

La maison où vécut André Sizaire

place du champs commun à Champigny 

 

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Maurice Sizaire

 

 

 

 

 

 

Pas de rapport avec Champigny,

mais intéressant pour les ferroviphiles et ceux intéressés par l'électricité et l'électronique

 

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